Prothèses en ambulatoire, conséquence de la RRAC et des innovations technologiques

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Une nouvelle prothèse d’épaule le matin, à la maison le soir

 

La clinique privée de Flandre propose depuis quelques jours la pose de prothèse totale d’épaule en chirurgie ambulatoire. Un progrès, qui permet aux patients de rester hospitalisés moins de douze heures après l’opération et de récupérer plus rapidement.

 

Par Benjamin Cormier | Publié le 10/06/2017      

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Grâce à une modélisation informatique en 3D, le chirurgien peut préparer au millimètre la pose de la prothèse. PHOTO MARC DEMEURE

    

Opérée le matin, chez elle le soir. Si le slogan est aguicheur, la réalité, elle, est bien appréciable pour la patiente ! Le 24 mai, cette femme d’une soixantaine d’années s’est fait poser une prothèse totale d’épaule en chirurgie ambulatoire, c’est-à-dire avec une hospitalisation inférieure à 12 h, à la clinique de Flandre. Une première pour l’établissement privé. « La chirurgie évolue avec les protocoles de récupération rapide, explique le Dr Éric Petroff, chirurgien orthopédique. L’idée est simple : garder les gens le moins longtemps possible dans l’établissement et tout le monde y gagne, y compris financièrement pour l’établissement. »

 

« Ce type d’intervention nécessitait encore une semaine d’hospitalisation il y a cinq ans ! »

 

La clinique de Flandre, qui appartient, comme Villette, au groupe privé MédiPôle Partenaires, s’appuie sur une complémentarité entre ses chirurgiens et ses anesthésistes-réanimateurs pour mener à bien ce type d’intervention, qui nécessitait encore une semaine d’hospitalisation il y a cinq ans !

 

Modélisation 3D

 

Côté technique aussi, le progrès est de mise. Tout démarre avec une procédure d’évaluation préopératoire en 3D, afin de faciliter le positionnement chirurgical des implants « particulièrement dans les destructions osseuses importantes », souligne le Dr Petroff. Cette technique avancée permet d’obtenir des guides sur-mesure de pose de prothèse personnalisée, pour lesquels la clinique est en pointe (lire ci- dessous).

Mais attention ! Ces interventions en ambulatoire imposent une sélection stricte du patient : il ne doit pas souffrir de pathologies majeures associées, un accompagnant doit pouvoir l’accompagner à son domicile, qui doit être proche de la clinique. Une éducation thérapeutique est par ailleurs menée en amont de l’opération. « Et le jour même, la gestion de la douleur est assurée par l’anesthésiste, note le chirurgien. Le patient est systématiquement rappelé le lendemain pour vérifier que tout se passe bien » et il bénéficie de soins infirmiers à domicile.

 

Un protocole mondial à la clinique

 

Si la pose d’une prothèse d’épaule est aujourd’hui possible en chirurgie ambulatoire, c’est grâce à un certain niveau de technicité. Les deux chirurgiens orthopédiques de la clinique de Flandre (1) utilisent des « guides », des pièces métalliques réalisées sur-mesure avec des imprimantes 3D à partir d’un simple scanner de l’épaule. « Ces guides sont fabriqués soit à Grenoble, soit aux États-Unis, indique le Dr Petroff. Ils nous font gagner beaucoup de temps, ils permettent d’aligner toutes les prothèses au degré et au millimètre près. »

Avant l’intervention et grâce à une reconstruction informatisée de l’articulation de l’épaule, le chirurgien définit la taille et le meilleur positionnement de la prothèse pour chaque patient.

La clinique de Flandre est particulièrement en pointe sur le sujet. L’établissement, qui fait partie du groupe MédiPôle Partenaires, participe à une cellule de recherches cliniques et mène à ce titre un protocole mondial de recherche sur « l’évaluation des systèmes de guides personnalisés pour les patients (PSI) ».

 

(1) Les Drs Éric Petroff et Damien Arnalsteen.

 

 

http://www.lavoixdunord.fr/175876/article/2017-06-10/une-nouvelle-prothese-d-epaule-le-matin-la-maison-le-soir#